Reconstruction du sein

La reconstruction mammaire fait partie intégrante de la prise en charge du cancer du sein. Plusieurs interventions sont nécessaires à la reconstruction d’une poitrine harmonieuse et l’accompagnement ainsi que l’écoute ont une place prépondérante dans ce projet thérapeutique.

Reconstruction du sein, chirurgie mammaire, buste femme sous vêtement | Dr Romain AImard

En résumé

Anesthésie

Générale

Intervention

Variable

Séjour

1 à 2 nuits

Convalescence

2 semaines

Indications de la reconstruction mammaire

La reconstruction mammaire est proposée dans plusieurs contextes :

  • Après une mastectomie totale ou partielle , liée à un cancer du sein
  • Après une chirurgie prophylactique chez les femmes présentant un haut risque génétique de cancer (mutations BRCA1 ou BRCA2)
  • En cas de malformation mammaire importante ou séquelle chirurgicale , bien que ces cas soient plus rares

Les objectifs principaux sont :

  • La restauration des volumes via diverses techniques (prothèses mammaires, lipofilling, lambeau de grand dorsal, DIEP)
  • La reconstruction de l’enveloppe cutanée
  • la reconstruction de la plaque aréolo mamelonnaire
  • La symétrisation du sein controlatéral permettant d’harmoniser le résultat

Plusieurs interventions sont nécessaires à la reconstruction d’une poitrine harmonieuse et l’accompagnement ainsi que l’écoute ont une place prépondérante dans ce projet thérapeutique.

Les différentes techniques de reconstruction mammaire

Les techniques de reconstruction mammaire sont multiples et peuvent être utilisées seules ou combinées.

Reconstruction par prothèse mammaire

Cette technique consiste à insérer un implant en silicone, généralement placé sous le muscle pectora l. Elle peut se faire en une ou deux étapes : soit directement après la mastectomie si les conditions le permettent, soit après une période d’expansion cutanée à l’aide d’un expandeur.

Cette méthode est relativement rapide et nécessite une intervention moins invasive que les techniques utilisant des tissus autologues. Elle est toutefois moins adaptée en cas d’antécédent de radiothérapie, car les tissus peuvent être fragilisés.

Reconstruction par lipofilling (injection de graisse)

Le lipofilling utilise la propre graisse de la patiente, prélevée généralement sur les cuisses, l’abdomen ou les hanches. Elle est purifiée puis injectée dans la zone mammaire pour recréer du volume.

Cette technique est souvent utilisée en complément d’une prothèse ou d’un lambeau pour améliorer le rendu esthétique, mais peut aussi être utilisée seule dans certains cas. Elle présente l’avantage d’un résultat très naturel et d’une récupération rapide, mais plusieurs séances peuvent être nécessaires pour atteindre le volume souhaité.

Reconstruction par lambeaux (tissus autologues)

Cette méthode consiste à transférer un fragment de tissu (peau, graisse, parfois muscle) d’une autre partie du corps vers la zone mammaire. Les lambeaux les plus utilisés sont :

  • Lambeau du grand dorsal : prélevé dans le dos, souvent associé à une prothèse
  • Lambeau DIEP (Deep Inferior Epigastric Perforator) : prélevé sur l’abdomen, sans muscle, permettant une reconstruction naturelle et stable sans implant

C’est une option privilégiée lorsque la peau thoracique est de mauvaise qualité (après radiothérapie, par exemple), mais elle implique une chirurgie plus longue et un temps de récupération plus important.

Chacune de ces approches présente des avantages spécifiques, et le choix se fait en concertation avec l’équipe médicale, en fonction du souhait de la patiente, de sa morphologie et de la morphologie du sein controlatéral (volume, ptose associée ou non…), du traitement carcinologique réalisé (radiothérapie, conservation d’étui et/ou de plaque aréolo mamelonnaire).

Reconstruction mammaire immédiate ou différée

Le moment choisi pour réaliser une reconstruction mammaire dépend de plusieurs facteurs médicaux et personnels. Deux grandes options s’offrent aux patientes : la reconstruction immédiate , réalisée au cours de la même intervention que la mastectomie, et la reconstruction différée , effectuée après un délai de quelques mois ou années.

Reconstruction immédiate

Elle est réalisée au cours de la même intervention que la mastectomie. Elle permet de conserver l’enveloppe cutanée du sein et parfois même l’aréole et le mamelon, si la situation médicale le permet. Cette option offre un confort psychologique significati f, car la patiente se réveille avec un volume mammaire déjà présent, réduisant le choc de la perte du sein.

Reconstruction différée

Elle est pratiquée plusieurs mois après la mastectomie , généralement lorsque des traitements complémentaires comme la radiothérapie ou la chimiothérapie sont nécessaires. Elle permet au corps de guérir et au traitement de se terminer avant d’envisager une reconstruction. C’est aussi un choix pour les patientes qui préfèrent prendre le temps de réfléchir à leur projet de reconstruction.

Les bénéfices de la reconstruction mammaire

La reconstruction mammaire offre plusieurs bénéfices importants, tant sur le plan physique que psychologique :

  • Restauration de l’image corporelle : elle permet aux patientes de se réapproprier leur féminité et leur silhouette, ce qui est souvent essentiel pour la confiance en soi
  • Amélioration de l’équilibre postural : en cas de reconstruction unilatérale, elle peut aider à rétablir une symétrie du buste, réduisant parfois les douleurs dorsales
  • Effet thérapeutique psychologique : de nombreuses patientes témoignent d’un soulagement moral et d’un sentiment de « reconstruction de soi », marquant la fin d’un parcours difficile lié au cancer
  • Vêtements et lingerie plus faciles à porter , sans avoir à utiliser de prothèse externe

La reconstruction mammaire n’est pas obligatoire, mais elle doit toujours être proposée. Chaque femme a le droit de faire un choix éclairé, respecté et accompagné par les professionnels de santé.