La distinction repose essentiellement sur les critères établis par la Sécurité sociale et la Haute Autorité de Santé (HAS). Ces référentiels définissent ce qui relève d’une chirurgie mammaire reconnue comme réparatrice, donc remboursable, et ce qui, bien que thérapeutique pour la patiente, est classé en chirurgie esthétique, sans remboursement.
Chirurgie mammaire esthétique à visée thérapeutique (non remboursée)
Certaines patientes présentent une gêne réelle, aussi bien esthétique que psychologique, mais qui ne correspond pas aux critères stricts de la CCAM. C’est le cas par exemple :
- d’une perte de volume après grossesse ou allaitement
- d’un relâchement cutané associé ou non à cette perte de volume
- d’une poitrine jugée non harmonieuse, créant un complexe ou une dysharmonie de la silhouette
Ces situations traduisent une véritable demande thérapeutique, mais la Sécurité sociale les considère comme de la chirurgie esthétique. Dans ce cas, il n’y a aucun remboursement de l’augmentation mammaire, et l’intégralité des frais (honoraires chirurgicaux, anesthésiques, implants, clinique) reste à la charge de la patiente.
Chirurgie mammaire réparatrice (remboursée sous conditions)
La Sécurité sociale peut accorder un remboursement si l’intervention répond à une indication médicale clairement définie, comme :
- Aplasie mammaire (absence totale de développement de la poitrine après la puberté)
- Hypoplasie mammaire sévère (volume extrêmement faible, souvent inférieur à un bonnet A)
- Agénésie ou malformations congénitales (seins tubéreux, asymétrie majeure)
- Reconstruction mammaire après cancer du sein (ablation partielle ou totale)
Dans ces cas précis, les prothèses mammaires peuvent être remboursées, au moins en partie, permettant aux patientes concernées de bénéficier d’une prise en charge financière adaptée.