Chirurgie mammaire

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Peut-on se faire rembourser une augmentation mammaire ?

L’augmentation mammaire est l’une des interventions de chirurgie esthétique les plus pratiquées en France. Beaucoup de patientes s’interrogent sur la possibilité d’un remboursement de chirurgie mammaire par la Sécurité sociale ou leur mutuelle. En réalité, la réponse dépend avant tout de la raison médicale ou thérapeutique qui motive l’opération. Le Dr Romain Aimard, chirurgien plasticien à Lyon et Saint-Étienne, vous explique dans quels cas les prothèses mammaires peuvent être remboursées, quelles démarches effectuer et comment comprendre le rôle de la Sécurité sociale et des complémentaires santé.

Remboursement augmentation mammaire

Dans quels cas peut-on se faire rembourser son augmentation mammaire ?

La distinction repose essentiellement sur les critères établis par la Sécurité sociale et la Haute Autorité de Santé (HAS). Ces référentiels définissent ce qui relève d’une chirurgie mammaire reconnue comme réparatrice, donc remboursable, et ce qui, bien que thérapeutique pour la patiente, est classé en chirurgie esthétique, sans remboursement.

Chirurgie mammaire esthétique à visée thérapeutique (non remboursée)

Certaines patientes présentent une gêne réelle, aussi bien esthétique que psychologique, mais qui ne correspond pas aux critères stricts de la CCAM. C’est le cas par exemple :

  • d’une perte de volume après grossesse ou allaitement
  • d’un relâchement cutané associé ou non à cette perte de volume
  • d’une poitrine jugée non harmonieuse, créant un complexe ou une dysharmonie de la silhouette

Ces situations traduisent une véritable demande thérapeutique, mais la Sécurité sociale les considère comme de la chirurgie esthétique. Dans ce cas, il n’y a aucun remboursement de l’augmentation mammaire, et l’intégralité des frais (honoraires chirurgicaux, anesthésiques, implants, clinique) reste à la charge de la patiente.

Chirurgie mammaire réparatrice (remboursée sous conditions)

La Sécurité sociale peut accorder un remboursement si l’intervention répond à une indication médicale clairement définie, comme :

  • Aplasie mammaire (absence totale de développement de la poitrine après la puberté)
  • Hypoplasie mammaire sévère (volume extrêmement faible, souvent inférieur à un bonnet A)
  • Agénésie ou malformations congénitales (seins tubéreux, asymétrie majeure)
  • Reconstruction mammaire après cancer du sein (ablation partielle ou totale)

Dans ces cas précis, les prothèses mammaires peuvent être remboursées, au moins en partie, permettant aux patientes concernées de bénéficier d’une prise en charge financière adaptée.

Les démarches pour obtenir un remboursement de chirurgie mammaire

Pour que le remboursement de l’augmentation mammaire soit accordé, certaines démarches administratives sont nécessaires :

  1. Consultation avec un chirurgien plasticien agréé
    Le Dr Romain Aimard évalue la situation médicale et esthétique de chaque patiente afin de déterminer si l’intervention relève de la chirurgie réparatrice
  2. Demande d’accord préalable auprès de la Sécurité sociale
    Un dossier est constitué avec un compte-rendu médical, parfois accompagné de photographies. Ce dossier est adressé à la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM)
  3. Examen par le médecin-conseil
    Dans certains cas, la CPAM convoque la patiente pour un contrôle médical. Le médecin-conseil valide (ou non) la nécessité de l’intervention

Réponse et prise en charge
En cas d’accord, la Sécurité sociale rembourse une partie des frais liés à l’opération et aux implants mammaires. La complémentaire santé (mutuelle) peut ensuite intervenir pour compléter la prise en charge.

Sécurité Sociale et Mutuelle : qu’est-ce qui est pris en charge ?

Ce que prend en charge la Sécurité sociale

La Sécurité sociale peut rembourser une partie des frais liés à une chirurgie mammaire réparatrice (aplasie, hypoplasie sévère, malformations ou reconstruction après cancer). Toutefois, ce remboursement est calculé sur la base d’un tarif fixé par l’Assurance Maladie depuis plusieurs dizaines d’années, qui n’a jamais été révisé.

Cela signifie que la somme remboursée est aujourd’hui loin de refléter le coût réel de l’intervention, ni les moyens humains, techniques et matériels mobilisés. En pratique, des frais complémentaires chirurgicaux et anesthésiques restent presque toujours à la charge de la patiente.

Le rôle et les limites des mutuelles

Historiquement, les mutuelles avaient pour mission de combler ce décalage entre le tarif de la Sécurité sociale et le coût réel de l’acte. Cependant, de nombreuses complémentaires santé proposent désormais un remboursement basé uniquement sur 100 % du tarif Sécurité sociale, c’est-à-dire le même montant que celui versé par l’Assurance Maladie. Or, ce montant étant faible, la prise en charge finale est souvent limitée.
Il est donc essentiel de :

  • Vérifier attentivement son contrat de mutuelle
  • Optimiser sa couverture avant l’intervention, si nécessaire
  • Prendre en compte un éventuel délai de carence (période durant laquelle la mutuelle ne couvre pas encore certains frais)

En résumé, si les prothèses mammaires sont remboursées dans certains cas médicaux, la réalité du remboursement reste souvent modeste. Une préparation en amont, avec un devis détaillé transmis à sa mutuelle, permet d’anticiper les coûts et d’éviter les mauvaises surprises.

En conclusion

Le remboursement d’une augmentation mammaire dépend avant tout de la nature de l’intervention : esthétique à visée thérapeutique, mais non reconnue par la Sécurité sociale, ou bien véritablement réparatrice selon les critères de la HAS et de la CCAM. Dans le cadre d’une malformation, d’une aplasie ou d’une reconstruction après cancer, les prothèses mammaires peuvent être remboursées partiellement par la Sécurité sociale, avec un complément éventuel de la mutuelle. Le Dr Romain Aimard, chirurgien plasticien à Lyon et Saint-Étienne, accompagne ses patientes dans ces démarches afin d’assurer une prise en charge personnalisée, transparente et sécurisée.